É.-U. 2022. Drame d'horreur de Alex Garland avec Jessie Buckley, Rory Kinnear, Paapa Essiedu. Une Londonienne, qui tente de se remettre d'un drame personnel, découvre que le petit village où elle est venue se réfugier est peuplé d'hommes inquiétants, qui se ressemblent étrangement. Fable pseudo-féministe inégale, plombée par un troisième acte grand-guignolesque. Réalisation maîtrisée, aux nombreux emprunts. J. Buckley fascinante. R. Kinnear caméléonesque. (sortie en salle: 20 mai 2022)
Une Londonienne, qui tente de se remettre d'un drame personnel, découvre que le petit village où elle est venue se réfugier est peuplé d'hommes inquiétants, qui se ressemblent étrangement. Fable pseudo-féministe inégale, plombée par un troisième acte grand-guignolesque. Réalisation maîtrisée, aux nombreux emprunts. J. Buckley fascinante. R. Kinnear caméléonesque. (sortie en salle: 20 mai 2022)
Au carrefour d'ANTICHRIST et THE BROOD, le troisième film d'Alex Garland (EX-MACHINA, ANNIHILATION) se présente comme une exploration anxiogène des relations hommes-femmes. Si la prémisse est originale, et les premières scènes, prometteuses, la fable pseudo-féministe s'enlise ensuite dans une structure répétitive – les rencontres de l'héroïne avec des hommes tous interprétés par le même acteur! – qui emprisonne le scénario dans un cycle prévisible, que l'auteur tente de briser avec un troisième acte grand-guignolesque. MEN reste néanmoins prenant, divertissant à défaut d’être subtil, et mis en scène avec une maîtrise qui fait mieux passer ses nombreux emprunts: les hyper-ralentis angoissants de Lars Von Trier, le "body horror" cher à David Cronenberg et un accouchement surréaliste qui évoque celui du GOZU de Takashi Miike. Jessie Buckley est fascinante dans un rôle ingrat, face à un Rory Kinnear caméléonesque, qui incarne avec brio neuf mâles plus toxiques les uns que les autres.
Texte : Georges Privet