L’AVIS DE MEDIAFILM

D'un roman inachevé, en partie autobiographique, Nicolas Bedos (MONSIEUR ET MADAME ADELMAN, LA BELLE ÉPOQUE) a tiré un quatrième long métrage élégant, au montage subtil et habile, mais longuet et inutilement touffu. Familière, l'intrigue est en effet parsemée d'idées à demi développées: la recherche des véritables parents de la comédienne, le mariage avec son jeune protégé, les velléités littéraires de ce dernier, etc. Du reste, le réalisateur-scénariste pose un regard ambivalent sur un monde frelaté qu'il prétend connaître, jugeant tout autant les escrocs que leurs victimes, privilégiés. De fait, Bedos n'accorde qu'une mince part d'humanité à son ex-star décatie, harpie capricieuse et méprisante jouée de manière forcée par Isabelle Adjani, sur le modèle de Norma Desmond dans SUNSET BOULEVARD. L'auteur n'est guère plus tendre envers son alter ego, un viveur lâche incarné mollement par Pierre Niney. Reste le pas de deux intense entre la belle arnaqueuse (vénéneuse Marine Vacht) et sa naïve proie, défendue par un François Cluzet en terrain connu.

Texte : Louis-Paul Rioux