G.-B. 2022. Drame de Oliver Hermanus avec Bill Nighy, Aimee Lou Wood, Alex Sharp. En 1953, un fonctionnaire londonien, qui mène une existence morne, décide de profiter pleinement de la vie après avoir appris qu’il est atteint d’un cancer. Adaptation en retenue et en demi-teintes du film "Ikiru" d'Akira Kurosawa. Rythme compassé et construction rigide. Riche direction-photo. B. Nighy remarquablement sobre et émouvant. (sortie en salle: 27 janvier 2023)
En 1953, un fonctionnaire londonien, qui mène une existence morne, décide de profiter pleinement de la vie après avoir appris qu’il est atteint d’un cancer. Adaptation en retenue et en demi-teintes du film "Ikiru" d'Akira Kurosawa. Rythme compassé et construction rigide. Riche direction-photo. B. Nighy remarquablement sobre et émouvant. (sortie en salle: 27 janvier 2023)
Après la violence sourde de ses premiers films où il explorait, entre autres, l’homophobie dans son Afrique du Sud natale, Oliver Hermanus (BEAUTY, MOFFIE) a choisi d’adapter IKIRU, réalisé en 1952 par Akira Kurosawa, et de le camper dans la conservatrice Angleterre d’après-guerre. Sur un scénario de Kazuo Ishiguro, auteur nobelisé de “The Remains of the Day”, Hermanus déroule son récit tout en retenue et en demi-teintes. Et parvient parfaitement à traduire l’apathie d’une existence tracée d’avance. Au point que, à l’image de la vie réglée comme du papier à musique de son principal protagoniste, le rythme du film est quelque peu compassé et sa construction, parfois rigide. Comme si le cinéaste et son scénariste avaient été contaminés par ce qu’ils dépeignent. La riche direction-photo de Jamie Ramsay et une trame sonore (un peu trop sirupeuse) émaillée de succès d’époque font contrepoint avec la mélancolie prenante qui imprègne le film. D’une sobriété extrême, Bill Nighy est bouleversant en homme qui apprend à vivre sur le tard.
Texte : Éric Fourlanty