L’AVIS DE MEDIAFILM

La vie au quotidien de personnages apparemment heureux et sans histoire est un des sujets parmi les plus difficiles à transposer à l’écran. C’est pourtant ce que réussit à faire Rebecca Zlotowski (BELLE ÉPINE, GRAND CENTRAL) dans ce cinquième long métrage en état de grâce. L’état amoureux, les jours qui passent, les liens qui se tissent, les petites lâchetés, les petites victoires, les blessures d’enfance, jamais très loin et qui refont surface, les moments de joie, de tristesse, "le mystère profond, la promesse de vie": LES ENFANTS DES AUTRES dépasse de très loin l’étiquette de "portrait de belle-mère 2.0" dont on l’a affublé. Malgré un scénario qui, parfois, choisit trop l’ellipse pour fuir le mélo de certaines situations (avec un léger abus de fermetures à l’iris façon Truffaut), la mise en scène, tout en finesse, donne corps aux sentiments les plus simples et les plus complexes. La trame sonore de Robin Coudert et les morceaux choisis, pop ou classiques, sont parfaitement au diapason. Tout ça ne serait pourtant rien sans les présences fortes, charnelles, sensibles de Virginie Efira et de Roschdy Zem. Mais aussi celle de Chiara Mastroianni, bouleversante en trois petites scènes.

Texte : Éric Fourlanty