Fr. 2022. Comédie de James Huth avec Jamel Debbouze, Simon Faliu, Daniel Auteuil. Sur le point de devenir père, un homme endetté accepte d’être vendu pour quelques jours comme "jouet" du fils d’un milliardaire, qui a perdu sa mère un an auparavant. Remake anémique du film de Francis Veber. Ressorts mécaniques sans mordant. Mise en scène au mieux adéquate. J. Debouzze énergique et charmeur. (sortie en salle: 24 février 2023)
Sur le point de devenir père, un homme endetté accepte d’être vendu pour quelques jours comme "jouet" du fils d’un milliardaire, qui a perdu sa mère un an auparavant. Remake anémique du film de Francis Veber. Ressorts mécaniques sans mordant. Mise en scène au mieux adéquate. J. Debouzze énergique et charmeur. (sortie en salle: 24 février 2023)
En 1976, le film de Francis Veber était un modèle de comédie à la française, une idée forte, avec des gags réussis au service d’un commentaire de société léger, soit, mais bien réel. En faire un remake aujourd’hui peut se défendre - alors que les inégalités sociales sont encore plus criantes qu’il y a près de 50 ans -, en faisant du "jouet" un Français d’origine maghrébine et de sa femme (un nouveau personnage), une gréviste qui n’a pas froid aux yeux. Malheureusement, l'exécution laisse à désirer. La mise en scène de James Huth (BRICE DE NICE, UN BONHEUR N’ARRIVE JAMAIS SEUL) est au mieux adéquate, le scénario apparaît mécanique, les ressorts comiques manquent de mordant et la critique sociale est diluée dans un clivage de classes proche de la caricature. D'une part, les démunis solidaires, joyeux et brouillons qui vivent dans une cité de rêve; d'autre part les nantis sans coeur et vendus au dieu Euro, dépeints comme gris et unidimensionnels. Face à un Daniel Auteuil glacial à souhait, Jamel Debouzze déploie son charme et son bagout habituels; mais ça ne suffit pas à égayer cette comédie anémique, qui fait très peu rire.
Texte : Éric Fourlanty