L’AVIS DE MEDIAFILM

Après 4 films ayant la Sicile comme décor, Emanuele Crialese (RESPIRO, TERRAFERMA) s’est librement inspiré de son enfance romaine pour évoquer la recherche identitaire qui a marqué son adolescence. La facture est intime, la mise en scène, élégante, et les images, somptueuses. Mais L’IMMENSITA reste en surface, comme si le cinéaste avait voulu à tout prix éviter trop de complaisance dans cette histoire très personnelle. Le monde des adultes est montré par le prisme du regard d’Adri. Ce que le récit gagne en nuances, il le perd en clarté, surtout en ce qui a trait aux personnages du père et de la mère, à la limite de la caricature, sans qu’on ne sache jamais vraiment ce qui les motive, au-delà du désamour. En ado déboussolée, Luana Giuliani est impeccable, mais c’est Penélope Cruz qui, malgré l’opacité de son personnage, brille de mille feux, à l’apogée de son talent, solaire et émouvante dans une performance qui rappelle celle de Gena Rowlands dans A WOMAN UNDER THE INFLUENCE.

Texte : Éric Fourlanty