Fr. 2022. Drame de Pietro Marcello avec Juliette Jouan, Raphaël Thiéry, Noémie Lvovsky. En 1919, un soldat, devenu veuf pendant la guerre, s’installe chez la fermière qui a recueilli sa petite fille, une enfant imaginative et passionnée de musique. Recherche du ton juste entre chronique naturaliste et fable chantée. Grande exigence formelle. Résultat déroutant. J. Jouan vibrante. R. Thiéry crevant l’écran. (sortie en salle: 16 juin 2023)
En 1919, un soldat, devenu veuf pendant la guerre, s’installe chez la fermière qui a recueilli sa petite fille, une enfant imaginative et passionnée de musique. Recherche du ton juste entre chronique naturaliste et fable chantée. Grande exigence formelle. Résultat déroutant. J. Jouan vibrante. R. Thiéry crevant l’écran. (sortie en salle: 16 juin 2023)
On peut dire de la poésie que c’est un état qui, bien qu’il faille le désirer pour l’atteindre, survient la plupart du temps par inadvertance. Un paradoxe qui ne s’incarne que très rarement au cinéma, art par excellence du compromis, de la collaboration et du commerce… La recherche de cet état de grâce constitue la plus belle qualité du huitième long métrage de Pietro Marcello (MARTIN EDEN), mais aussi sa limite. Entre l’esthétique minimaliste et le naturalisme du Pialat de VAN GOGH et la fable musicale à la Demy, le cinéaste peine en effet à trouver le ton juste. Cela dit, la quête de beauté et de sens qui sous-tend le film fait écho à celle de son héroïne, incarnée par une Juliette Jouan vibrante dans son premier rôle au cinéma. À ses côtés, Raphaël Thiéry, avec son physique aussi spécifique qu’atypique, crève l’écran à la manière d’un Raimu ou d’un Harry Baur. Or, si la joliesse des images séduit et l’exigence formelle de la mise en scène impressionne, le résultat final pourra en dérouter plus d'un.
Texte : Éric Fourlanty