L’AVIS DE MEDIAFILM

Réalisateur des trois premiers SPIDER-MAN pré-Marvel, Sam Raimi succède à Scott Derrickson pour cette suite ambitieuse des aventures du Docteur Strange. Narrativement chargé, avec plusieurs enjeux dramatiques d'intérêt inégal, le scénario est surtout prétexte à une exploration débridée de la notion de multivers, qui était déjà au coeur de l'intrigue de SPIDER-MAN : NO WAY HOME. Tout n'est pas génial dans ce déploiement spectaculaire de mondes parallèles, recréés avec des effets numériques impressionnants. Mais il y a bon nombre d'idées ingénieuses ou amusantes, dont cet affrontement entre deux versions du Docteur Strange, qui se battent à coups de partitions musicales visuellement décomposées. Et on retrouve avec plaisir la patte morbide du réalisateur d'EVIL DEAD dans un avatar du héros, aux allures de mort-vivant. Benedict Cumberbatch reprend avec aisance le rôle-titre, face à une Elizabeth Olsen émouvante dans la peau de la torturée Scarlet Witch. Pour sa part, Xochitl Gomez campe une solide America Chavez, même si ce personnage manque singulièrement de profondeur, eu égard à son importance dans le récit.

Texte : Louis-Paul Rioux