Aust. 2022. Drame musical de Benjamin Millepied avec Melissa Barrera, Paul Mescal, Rossy de Palma. Sauvée d'un patrouilleur raciste par un ancien Marine, une immigrée clandestine mexicaine fuit avec lui à Los Angeles, où elle déploie son talent pour la danse. Relecture contemporaine bancale de la nouvelle de Prosper Mérimée. Dialogues manquant de naturel. Mise en scène et chorégraphies soignées et stylisées. Manque de chimie entre M. Barrera et P. Mescal. (sortie en salle: 12 mai 2023)
Sauvée d'un patrouilleur raciste par un ancien Marine, une immigrée clandestine mexicaine fuit avec lui à Los Angeles, où elle déploie son talent pour la danse. Relecture contemporaine bancale de la nouvelle de Prosper Mérimée. Dialogues manquant de naturel. Mise en scène et chorégraphies soignées et stylisées. Manque de chimie entre M. Barrera et P. Mescal. (sortie en salle: 12 mai 2023)
Pas étonnant que, pour sa relecture contemporaine de la nouvelle de Prosper Mérimée, le chorégraphe et danseur étoile Benjamin Millepied ait suivi non pas la voie de l'opéra de Bizet, comme Francesco Rosi et tant d'autres, mais plutôt celle, dansée et teintée de flamenco, de Carlos Saura. Du reste, dominent dans cette adaptation très libre, également inspirée du poème "Les Bohémiens" d'Alexandre Pouchkine, la partition musicale riche et variée de Nicholas Britell (MOONLIGHT) et les chorégraphies stylisées du réalisateur novice. Signés Jorg Widmer (THE TREE OF LIFE), les plans lyriques des étendues désertiques et les intérieurs aux lumières tamisées confèrent au film une signature visuelle forte. Malheureusement, le scénario n'est pas à la hauteur de la forme. Faisant de la rebelle et insolente Carmen une banale réfugiée aux abois, et du torturé et jaloux Don José un Aiden lisse et bienveillant, Millepied et ses coscénaristes enlèvent toute tension dramatique au récit, qui traîne en longueur et exaspère avec ses dialogues pédants, peu naturels. Enfin, il n'y a guère de chimie entre Melissa Barrera (IN THE HEIGHTS) et l'Irlandais Paul Mescal (AFTERSUN), aux prises avec des partitions très limitées.
Texte : Louis-Paul Rioux