É.-U. 2022. Comédie fantaisiste de Greta Gerwig avec Margot Robbie, Ryan Gosling, America Ferrera. Apprenant que l'enfant qui la possède dans le vrai monde est malheureuse, une Barbie quitte son univers pour aller la retrouver, flanquée du plagiste amoureux d'elle. Production de commande luxueuse et surchargée. Discours féministe un peu usiné. Mise en scène primesautière. Bons interprètes. Habile composition de R. Gosling. (sortie en salle: 21 juillet 2023)
Apprenant que l'enfant qui la possède dans le vrai monde est malheureuse, une Barbie quitte son univers pour aller la retrouver, flanquée du plagiste amoureux d'elle. Production de commande luxueuse et surchargée. Discours féministe un peu usiné. Mise en scène primesautière. Bons interprètes. Habile composition de R. Gosling. (sortie en salle: 21 juillet 2023)
Il aura suffi à Barbie d'une pensée morbide, voire d'une pensée tout court, pour que son monde de plastique pastel bascule et la force, telle Orphée, à traverser le miroir. C'est là la proposition hardie et ironique faite par Greta Gerwig (LADY BIRD) à la commande de Mattel, multinationale désireuse de rénover l'image de sa poupée phare par un grand film populaire. La commande est remplie, au bénéfice évident du commanditaire. Le spectateur n'est pas en reste, même si ce TRUMAN SHOW mâtiné de LEGALLY BLONDE laisse par moment perplexe. Vrai, cette production luxueuse (et surchargée) brille de mille feux, par sa direction artistique exceptionnelle, ses costumes chatoyants signés Jacqueline Durran (ATONEMENT, LITTLE WOMEN) ainsi que par sa mise en scène primesautière, notamment dans les scènes (de loin les meilleures) campées à Barbieland. Par contre, le propos féministe, difficile à enchâsser dans pareil contexte, est appuyé à la syllabe près, et sonne comme un appel à une sororité de conte de fées produit en usine. Margot Robbie remplit sa mission avec l'ardeur qu'on lui connaît. Mais l'excellent Ryan Gosling, en Ken à l'orgueil blessé, manie mieux qu'elle l'ironie parfois douce, parfois puissante, du texte.
Texte : Martin Bilodeau