L’AVIS DE MEDIAFILM

Ce polar, aux airs de faux-Fincher à saveur "seventies", mêle avec audace, mais un bonheur inégal, des éléments classiques à d'autres, plus inattendus et novateurs. La mise en scène de John Lee Hancock (THE BLIND SIDE, SAVING MR. BANKS), aussi auteur du scénario, progresse de manière lente et précise vers un objectif plutôt original et potentiellement fascinant: l'examen du coût psychique du travail policier sur ceux qui patrouillent les zones les plus sombres de l'âme humaine. L'exercice intrigue, avec la photographie sombre et délicieusement atmosphérique de John Schwartzman, la musique étrangement inquiétante de Thomas Newman et la prestation à la fois drôle et déstabilisante de Jared Leto dans le rôle du suspect numéro un. Par contre, il peine ultimement à convaincre. Sans doute à cause d'un dénouement surprenant, mais peu crédible, qui ramène le film au ras du sol au moment où il aurait dû prendre son envol. À elle seule toutefois, l'interprétation riche et ambiguë de Denzel Washington, qui porte le film sur ses épaules, vaut largement le détour.

Texte : Georges Privet