G.-B. 2021. Documentaire musical de Celeste Bell, Paul Sng . La fille de la regrettée Poly Styrene, icône punk de la fin des années 1970, plonge dans le passé musical et personnel de cette artiste hors-norme. Regard intimiste. Émouvant dialogue fictif entre la réalisatrice et sa mère. Bonne réalisation, malgré certains choix formels moins heureux.
La fille de la regrettée Poly Styrene, icône punk de la fin des années 1970, plonge dans le passé musical et personnel de cette artiste hors-norme. Regard intimiste. Émouvant dialogue fictif entre la réalisatrice et sa mère. Bonne réalisation, malgré certains choix formels moins heureux.
Coscénariste et coréalisatrice de ce documentaire, Celeste Bell se lance sur les traces de sa mère, décédée d’un cancer en 2011, à l’âge de 53 ans. À l'aide d'images d’archives, d'extraits de chansons, de poèmes, ou encore de textes intimes de Poly Styrene, lus ici par l’actrice Ruth Negga (CLAIR-OBSCUR, LOVING), elle brosse un portrait résolument personnel d'une artiste engagée et tourmentée. Car du même coup, la cinéaste tente symboliquement de guérir ses propres blessures, celles d’une enfance agitée et instable. Si le dialogue fictif qui s’instaure alors entre la fille, qui cherche à donner un sens à son héritage, et la mère, survoltée et fragile, se révèle très souvent émouvant, certains choix formels de Bell et de son coréalisateur laissent perplexe. Ainsi, l’insertion de nombreux plans de coupe inutiles - d'une esthétisation artificielle qui contraste avec le propos -, ou encore le choix de maintenir hors de l'image les entrevues avec de nombreuses personnalités, telles Thurston Moore de Sonic Youth, la chanteuse Neneh Cherry et la styliste Vivienne Westwood, enlèvent un peu de force à l'exercice.
Texte : Céline Gobert