L’AVIS DE MEDIAFILM

Fiction nourrie de la vie chaotique de son acteur principal, LES HÉROÏQUES tient, sur papier, de ce genre de pari casse-gueule, tiraillé entre voyeurisme, complaisance et mélo social à la française. Pour son premier long métrage, Maxime Roy a pourtant réussi l’exploit de transformer ce parcours du combattant en une ode à la résilience et à la solidarité, avec pudeur et sans apitoiement. Sous ses airs « tranches de vie », le scénario est très écrit, porté par une mise en scène marquée au sceau du naturalisme d’un Pialat, remarquable de précision. La photo de Balthazar Lab épouse au plus près l’âpreté des situations, tout en les sublimant. Tous les interprètes sont admirables, depuis les vétérans (Richard Bohringer, Ariane Ascaride et Clotilde Courau) en remontant jusqu'au novice Roméo Créton, fils de François Creton (qui joue Michel). Ce dernier, à fleur de peau et d’une présence incandescente, porte le film, avec sa gueule d'Antonin Artaud, sur ses frêles épaules.

Texte : Éric Fourlanty