Fr. 2021. Drame biographique de Martin Bourboulon avec Romain Duris, Emma Mackey, Pierre Deladonchamps. L'ingénieur Gustave Eiffel s'inspire de son amour de jeunesse, Adrienne, pour créer une tour monumentale, point d'orgue de l'exposition universelle de 1889, à Paris. Vérité historique sacrifiée au profit d'une romance envahissante, largement inventée. Réalisation vivante, au style parfois grandiloquent. Musique pompière. Jeu irréprochable. (sortie en salle: 29 avril 2022)
L'ingénieur Gustave Eiffel s'inspire de son amour de jeunesse, Adrienne, pour créer une tour monumentale, point d'orgue de l'exposition universelle de 1889, à Paris. Vérité historique sacrifiée au profit d'une romance envahissante, largement inventée. Réalisation vivante, au style parfois grandiloquent. Musique pompière. Jeu irréprochable. (sortie en salle: 29 avril 2022)
À la manière du TITANIC de James Cameron, EIFFEL s'est donné la mission de raconter un événement historique grandiose, sur fond d'histoire d'amour impossible. Avec un résultat, hélas, boiteux. Car s'il y a bien eu des fiançailles avortées entre Gustave et Adrienne Bourgès, cette dernière n'a jamais ressurgi dans la vie de l'ingénieur à l'époque de la construction de la célébrissime tour. Par conséquent, bon nombre de développements dramatiques du film de Martin Bourboulon (PAPA OU MAMAN 1 et 2) trahissent la vérité historique, en confinant parfois au farfelu. Telle cette idée selon laquelle la résistance des Parisiens au projet avant-gardiste d'Eiffel se réduirait aux jeux de coulisses d'un mari cocu. Traité avec un romanesque grandiloquent, sur fond de musique pompière, le volet sentimental du film relègue presque au second plan les pourtant fascinantes séquences sur l'imposant chantier, illustrant les brillantes solutions trouvées par Eiffel pour résoudre des problèmes techniques inédits. Ce dernier est campé de manière irréprochable par Romain Duris (MOLIÈRE, DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ), aux côtés d'une Emma Mackey (DEATH ON THE NILE) investie, quoiqu'un peu trop jeune pour le rôle.
Texte : Louis-Paul Rioux