L’AVIS DE MEDIAFILM

Avec ses bons sentiments et son esthétique surannée façon AMÉLIE POULAIN, cette quête identitaire d’un simplet égaré dans un monde qui lui est totalement étranger s’avère, de prime abord, plutôt attachante. Certes, ce troisième long métrage réalisé par Clovis Cornillac (BELLE ET SÉBASTIEN) séduit par son regard bienveillant porté sur des êtres abimés par la vie et son sous-texte environnementaliste subtil. Hélas, le mélange de comédie romantique et de fable fantastique peine à se développer au fil d’un récit bancal et non exempt de mièvrerie. Le rôle hautement improbable que le cinéaste s’est attribué agace, les personnages secondaires sont dessinés à gros traits et les enjeux dramatiques se résolvent trop vite. Par ailleurs, les effets visuels ne procurent pas les surprises espérées. L'ensemble gagne malgré tout un peu d’intérêt grâce à la présence d’Alice Pol (LES ÉMOTIFS ANONYMES, CÉZANNE ET MOI). Sa tentative désespérée pour récupérer la garde de sa fille constituant un des rares moments de profondeur et d’émotion de cette oeuvre techniquement maîtrisée mais manquant cruellement de souffle.

Texte : Charles-Henri Ramond