L’AVIS DE MEDIAFILM

À partir d'une série de tweets de la véritable Zola, qui a manifestement embelli son rôle dans cette odyssée sexuelle interlope, Janicza Bravo (l'inédit LEMON) a conçu une tragicomédie de moeurs hilarante et imprévisible. Découpé en tranches d'heures, le récit dépeint les dérives d'une certaine jeunesse américaine, accro aux réseaux sociaux et aux plaisirs faciles. Évocateur, le portrait de génération demeure néanmoins en surface, surtout en ce qui a trait à la caractérisation des personnages. La mise en scène est vivante et colorée, dans un style visuel clinquant qui rappelle par moments le SPRING BREAK de Harmony Korine. Riley Keough (AMERICAN HONEY, THE HOUSE THAT JACK BUILT) est excellente en manipulatrice manipulée, qui se révèle au bout du compte la plus paumée de la bande. Elle dépasse même à ce chapitre son idiot de petit ami, campé de manière savoureuse par Nicholas Braun. Dans le rôle-titre, par contre, Taylour Page (MA RAINEY'S BLACK BOTTOM) demeure trop en retrait et manque de nuances dans son jeu. Sa sensualité crève néanmoins l'écran.

Texte : Louis-Paul Rioux