É.-U. 2020. Drame de moeurs de Joe Mantello avec Jim Parsons, Zachary Quinto, Matt Bomer. À New York en 1968, une fête dans un penthouse entre amis homosexuels bascule à la suite de l'irruption d'un ancien camarade d'université de l'hôte. Adaptation lustrée mais anachronique de la pièce de Mart Crowley. Bonne reconstitution du climat oppressant de l'époque. Décor sublime. Jeu délibérément emphatique des acteurs.
À New York en 1968, une fête dans un penthouse entre amis homosexuels bascule à la suite de l'irruption d'un ancien camarade d'université de l'hôte. Adaptation lustrée mais anachronique de la pièce de Mart Crowley. Bonne reconstitution du climat oppressant de l'époque. Décor sublime. Jeu délibérément emphatique des acteurs.
Le temps de l'action a beau être identique à celui de la pièce de Mart Crowley (déjà l'objet d'un film de William Friedkin en 1970), cette adaptation par Joe Mantello (LOVE! VALOUR! COMPASSION!) n'en paraît pas moins anachronique. Et pour cause: le sujet, les dialogues, le sublime décor en studio digne de BREAKFAST AT TIFFANY'S, jusqu'au jeu délibérément étudié et emphatique des acteurs, conspirent à en faire une sorte d'antiquité astiquée avec soin, à seule fin de briller. Réquisitionnant la distribution de la plus récente production de Broadway - entièrement composée d'acteurs ouvertement gays - THE BOYS IN THE BAND rend cependant très bien le climat oppressant de l'époque, où les homosexuels décuplaient en vase clos des humeurs et sentiments (du désir à la haine de soi, en passant par la solidarité, la cruauté et la frustration) qu'ils refoulaient en société. À cet égard, et à d'autres, la production fait oeuvre utile de mémoire... à défaut de marquer durablement l'histoire ou les esprits.
Texte : Martin Bilodeau