L’AVIS DE MEDIAFILM

Eddie Izzard souhaitait depuis longtemps faire revivre au cinéma ce collège de la côte anglaise, situé à quelques pas de l'endroit où il a grandi, dans lequel ont transité quelques spécimens de la branche féminine des jeunesses hitlériennes. Tellement que l'humoriste anglais en a lui-même coécrit le scénario, en majeure partie fictif, mais dressé sur un grain de vérité. Or, à peu près rien ne fonctionne comme souhaité dans ce prélude à la Deuxième Guerre mondiale. L'intrigue superficielle s'articule autour de développements commodes et d'une galerie d'archétypes. Voulant de toute évidence pasticher le cinéma d'espionnage de l'époque, Andrew Goddard (à qui on doit quelques épisodes de la série "Downton Abbey") enchaîne maladresses et clichés, échouant à générer le suspense, à grand renfort d'ombres longues et de musique pompière. Guère à sa place dans cette production indigne d'elle, Judi Dench défend un personnage sous-écrit, dont l'autorité morale nous est donnée sans être démontrée. Dans la peau de Miller, Izzard convainc par intermittence.

Texte : Martin Bilodeau