Can. 2020. Comédie dramatique de Bruce LaBruce avec Félix-Antoine Duval, Tania Kontoyanni, Alexandra Petrachuk. Après avoir retrouvé sa mère qu'il croyait morte, un jeune Montréalais repère, dans la cour d'un monastère, un séminariste qui lui ressemble étrangement. Suspense homoérotique irrévérencieux, inspiré du cinéma de genre des années 1970. Mythe de Narcisse peu approfondi. Mise en scène léchée. F.-A. Duval intense dans un double rôle. (sortie en salle: 24 septembre 2021)
Après avoir retrouvé sa mère qu'il croyait morte, un jeune Montréalais repère, dans la cour d'un monastère, un séminariste qui lui ressemble étrangement. Suspense homoérotique irrévérencieux, inspiré du cinéma de genre des années 1970. Mythe de Narcisse peu approfondi. Mise en scène léchée. F.-A. Duval intense dans un double rôle. (sortie en salle: 24 septembre 2021)
L'iconoclaste Bruce LaBruce continue d'exploiter sa veine subversive avec ce suspense homoérotique, inspiré des films d'horreur et d'exploitation des années 1970. Cuir et jeans moulants, sorcière lesbienne et prêtre gay sont au coeur de cette variation sur le mythe de Narcisse. À l'instar du modeste GERONTOPHILIA, LaBruce fait preuve de sérieux dans son traitement et de soin dans sa mise en scène, au montage toutefois percutant et expressif. Il peine cependant à développer pleinement son thème freudien, en le noyant dans des sujets parallèles: famille dysfonctionnelle, abus du clergé, relation ambiguë entre le protagoniste et la blonde de sa mère, etc. Reste que, grâce à ses "selfies" préhistoriques pris au Polaroid, LaBruce donne une image assez jouissive de son ténébreux éphèbe en mal de repères identitaires. Celui-ci est défendu avec assurance et intensité par le nouveau venu Félix-Antoine Duval, éclatante révélation au sein d'une distribution généralement solide. (Texte rédigé en octobre 2020, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma)
Texte : Charles-Henri Ramond