L’AVIS DE MEDIAFILM

En adaptant son court métrage de fin d’études, le cinéaste hollandais Elbert van Strien a voulu creuser ses thèmes de prédilection, qui flirtent avec la métaphysique: le décalage entre la réalité et la perception qu’on en a et l'opposition entre le libre arbitre et le destin. Son amour des films de genre est par ailleurs manifeste dans MARIONETTE, un thriller mâtiné de fantastique qui, dans sa première partie, distille une atmosphère troublante, grâce à un recours judicieux aux paysages fantomatiques écossais. Mais la seconde partie, cousue de fil blanc, dérape en multipliant les ellipses hasardeuses et les invraisemblances. Et malgré un montage parfois inspiré, le récit s’enlise, alors que la résolution de conflits s'avère hâtive et peu convaincante. Avec ses airs du Damien de THE OMEN, mi-angélique, mi-diabolique, le jeune Elijah Wolf est impeccable, face à Thekla Reuten, crédible en veuve combative. Néanmoins, leurs prestations ne suffisent pas à sauver ce film aux prétentions d'odyssée paranoïaque à la Polanski, dont la mise en scène, convenable sans plus, est bien loin de la maestria de ROSEMARY’S BABY.

Texte : Éric Fourlanty