Can. 2020. Comédie dramatique de Philippe Grégoire avec Robert Naylor, Tanja Bjork, Marie-Thérèse Fortin. À Napierville, un instructeur des douanes mis à pied pour inconduite sexuelle est soupçonné d’être l’auteur des dessins pornographiques affichés sur les portes de l'église. Comédie décalée, entre rêve et réalité. Illustration mordante du mal-être identitaire. Cynisme bien contrôlé. Finale décevante. Mise en scène inventive. Interprétation pleine d’aplomb. (sortie en salle: 25 février 2022)
À Napierville, un instructeur des douanes mis à pied pour inconduite sexuelle est soupçonné d’être l’auteur des dessins pornographiques affichés sur les portes de l'église. Comédie décalée, entre rêve et réalité. Illustration mordante du mal-être identitaire. Cynisme bien contrôlé. Finale décevante. Mise en scène inventive. Interprétation pleine d’aplomb. (sortie en salle: 25 février 2022)
Avec un modeste budget, Philippe Grégoire a coproduit, écrit et réalisé cette comédie décalée, testant avec audace les frontières entre rêve et réalité. Le récit, en partie autobiographique, suit un jeune adulte désabusé, dont la liberté ne cesse d’être niée par les figures d’autorité qui l’entourent. Agrémenté d’une bonne dose d’humour noir, le regard mordant que Grégoire pose sur le Québec contemporain s’accompagne d’une réflexion pertinente sur le mal-être identitaire, le désoeuvrement et la notion de territoire. En ressort une oeuvre attachante, aussi profonde que ludique. Cela dit, le plaisir est légèrement atténué par des développements tirés par les cheveux et une finale au goût d’inachevé. Sur le plan de la mise en scène, Grégoire a des idées à revendre. À preuve, ses jeux de répétition, ses cadrages fixes originaux et sa trame sonore élaborée. Robert Naylor (RÉPERTOIRE DES VILLES DISPARUES, MARIA CHAPDELAINE) a beaucoup d'aplomb, face à la mutine et diaphane Tanja Björk. Adéquatement dirigés, les autres interprètes évitent le cabotinage, en dépit de personnages résolument caricaturaux. (Texte rédigé en octobre 2021, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Texte : Charles-Henri Ramond