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Quo vadis, Aida? (Kuda ides, Aida?)

Bos. 2020. Drame de guerre de Jasmila Zbanic avec Jasna Djuricic, Izudin Bajrovic, Boris Ler. En 1995, dans un camp de réfugiés bosniaques, une traductrice tente d'empêcher que son mari et ses deux enfants ne tombent aux mains des soldats serbes. Portrait nuancé et sans pathos d'une femme résiliente. Regard lucide sur la guerre et l'apathie de la communauté internationale. Adroite retenue formelle. J. Djuricic habitée. (sortie en salle: 2 avril 2021)

Général (déconseillé aux jeunes enfants)
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Quo vadis, Aida? (Kuda ides, Aida?)

Général (déconseillé aux jeunes enfants) Général (déconseillé aux jeunes enfants)

Bos. 2020. Drame de guerre de Jasmila Zbanic avec Jasna Djuricic, Izudin Bajrovic, Boris Ler.

En 1995, dans un camp de réfugiés bosniaques, une traductrice tente d'empêcher que son mari et ses deux enfants ne tombent aux mains des soldats serbes. Portrait nuancé et sans pathos d'une femme résiliente. Regard lucide sur la guerre et l'apathie de la communauté internationale. Adroite retenue formelle. J. Djuricic habitée. (sortie en salle: 2 avril 2021)

Bosnie, juillet 1995. L'armée serbe se rapproche inexorablement d'un camp de réfugiés bosniaques érigé en banlieue de Srebrenica par l'ONU. Malgré plusieurs tentatives d'apaisement, l'assaillant est bien déterminé à envahir le site, où des milliers de personnes s'entassent dans des conditions précaires. Au milieu de ce chaos, Aida, professeure d'anglais, mariée et mère de deux garçons, sert d'interprète aux Casques bleus et assure le relais avec la population. À la demande du colonel en charge du camp, trois représentants sont invités à la table de négociations avec le général Mladic. Nihad, le conjoint d'Aida, fait partie de la délégation. Tandis que les discussions s'éternisent, les Serbes entrent dans le camp pour vérifier la présence de soldats dans les rangs des vaincus. Aida s'empresse alors de cacher ses enfants dans un baraquement interdit aux civils.

L’AVIS DE MEDIAFILM

À travers ce portrait nuancé et sans pathos d'une mère résiliente, la Bosniaque Jasmila Zbanic rend un vibrant hommage aux milliers de femmes de son pays qui perdirent leurs hommes dans un conflit fratricide encore frais dans les mémoires. La prestation habitée, juste et émouvante de l'actrice serbe Jasna Djuricic rend compte des souffrances d'un génocide, sans jamais paraître misérabiliste. Ce que confirme une réalisation délicate et assurée, aussi convaincante dans les séquences intimes que dans les scènes à grand déploiement. Cette retenue formelle n'empêche pas la création d'un bon suspense, qui demeure efficace jusqu'à la finale, ouverte et inspirante, quoiqu'un peu trop démonstrative. En parallèle, la scénariste et réalisatrice, qui s'était fait remarquer en 2006 avec SARAJEVO, MON AMOUR (Ours d'or à Berlin) porte un regard lucide sur la guerre. L'illustration de l'apathie de la communauté internationale, qui fut incapable d'inverser le cours de choses, confère au film une dimension politique des plus pertinentes. Comme un devoir de mémoire indispensable transmis aux générations futures.

Texte : Charles-Henri Ramond

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