L’AVIS DE MEDIAFILM

Sur fond de récit d'apprentissage héroïque et de quête paternelle idéalisée, Joe Cornish livre un plaidoyer anti-brexit peu subtil mais indéniablement senti. Habile scénariste (THE ADVENTURES OF TINTIN, ANT-MAN), le réalisateur de l'estimé ATTACK THE BLOCK mène son récit avec verve et une belle invention visuelle, traçant d'amusants parallèles entre l'époque des nobles chevaliers de la Table ronde et le Royaume-Uni contemporain, désuni et confronté à un avenir incertain. Le plaisir du spectateur est cependant altéré par la propension de Cornish à lui asséner de lourdes leçons de vie, sur les méfaits de l'intimidation, la force du pardon et l'importance de trouver en soi la force d'avancer. Et à l'exception de l'extravagant Merlin, incarné jeune par le dégingandé Angus Imrie et dans son vieil âge par un Patrick Stewart goguenard, les personnages et leurs interprètes manquent de relief. À commencer par le protagoniste, campé de manière tout juste satisfaisante par le jeune Louis Ashborne Serkis, fils d'Andy Serkis (LORD OF THE RINGS, PLANET OF THE APES).

Texte : Louis-Paul Rioux