Can. 2018. Documentaire de Julien Élie . Chaque année au Mexique, des milliers de personnes disparaissent ou meurent sous les balles, au grand désarroi de leurs proches, confrontés à l'indifférence des autorités. Illustration éloquente et nécessaire d'un drame collectif méconnu. Traitement tout en pudeur, exempt de jugement. Réalisation jouant adroitement avec les codes du film d'horreur. Témoignages déchirants. (sortie en salle: 6 septembre 2019)
Chaque année au Mexique, des milliers de personnes disparaissent ou meurent sous les balles, au grand désarroi de leurs proches, confrontés à l'indifférence des autorités. Illustration éloquente et nécessaire d'un drame collectif méconnu. Traitement tout en pudeur, exempt de jugement. Réalisation jouant adroitement avec les codes du film d'horreur. Témoignages déchirants. (sortie en salle: 6 septembre 2019)
Fruit d'un travail échelonné sur plusieurs années, ce documentaire expose avec éloquence et pertinence un drame collectif méconnu, dont l'ampleur dépasse l'entendement. Or, En dépit des faits accablants qu'il présente, Julien Élie (LE DERNIER REPAS) n'a pas réalisé un film-enquête. Le cinéaste ne cherche pas de coupable, n'avance aucune thèse sociologique. Au contraire, il s'interroge sur le laxisme des autorités et s'attarde à montrer le courage de Mexicains résilients, dont les témoignages déchirants laissent échapper quelques lueurs d'espoir. Le constat, implacable, inspire l'empathie et appelle à l'éveil des consciences. Pudique, sobre, attentive, la mise en scène évite par ailleurs toute esthétisation de la douleur. Les images en noir et blanc et en format 4/3 jouent adroitement avec les codes du film d'horreur des années 1970, tandis que le récit possède suffisamment de souffle pour maintenir l'intérêt tout au long de ses 154 minutes.
Texte : Charles-Henri Ramond