Fr. 2019. Thriller de Régis Roinsard avec Lambert Wilson, Olga Kurylenko, Alex Lawther. Un éditeur ambitieux, qui a confiné les neuf traducteurs d'un roman très attendu, s'efforce de découvrir celui ou celle qui a piraté le texte original pour le faire chanter. Polar tarabiscoté et froid. Dénonciation peu nuancée du milieu de l'édition. Réalisation visuellement léchée, mais manquant de force dramatique. L. Wilson monolithique. Distribution cosmopolite peu à l'aise. (sortie en salle: 4 septembre 2020)
Un éditeur ambitieux, qui a confiné les neuf traducteurs d'un roman très attendu, s'efforce de découvrir celui ou celle qui a piraté le texte original pour le faire chanter. Polar tarabiscoté et froid. Dénonciation peu nuancée du milieu de l'édition. Réalisation visuellement léchée, mais manquant de force dramatique. L. Wilson monolithique. Distribution cosmopolite peu à l'aise. (sortie en salle: 4 septembre 2020)
La légèreté du coloré POPULAIRE manque terriblement à ce deuxième effort de Régis Roinsard, un polar visuellement léché, mais tarabiscoté et froid, qui se prend trop au sérieux pour convaincre. S'inspirant librement des circonstances extravagantes de la traduction du roman "Inferno" de Dan Brown, le scénario dénonce sans nuances un milieu de l'édition vorace, où l'art est cannibalisé à de basses fins mercantiles. Certes, les auteurs ont cherché à renouveler la formule du "whodunit", en dévoilant à mi-parcours l'identité du pirate. Mais ce faisant, leur récit perd beaucoup d'intensité dramatique, la suite du film se résumant à une série de flashbacks expliquant laborieusement les motifs du crime et la manière dont il a été planifié et exécuté. Bien que tendues, les scènes d'affrontement entre l'insensible éditeur (monolithique Lambert Wilson) et ses prisonniers virent souvent au grotesque et à la cacophonie. Les pompeuses déclarations d'amour à la littérature et une distribution peu à l'aise, aux allures d'europudding, ajoutent une couche d'artificialité à cet hommage raté au métier de traducteur.
Texte : Louis-Paul Rioux