Can. 2019. Documentaire de Carlos Ferrand . Né d'un père guyanais et d'une mère polonaise, l'écrivain et photographe Serge Emmanuel Jongué poursuit une oeuvre poétique et politique, sur l'identité, la mémoire et l'appartenance. Documentaire existentiel en forme de journal intime. Quelques redites et longueurs. Mise en images inventive et souvent inspirée. Narration poétique, lue avec une grande sensibilité. (sortie en salle: 24 juillet 2020)
Né d'un père guyanais et d'une mère polonaise, l'écrivain et photographe Serge Emmanuel Jongué poursuit une oeuvre poétique et politique, sur l'identité, la mémoire et l'appartenance. Documentaire existentiel en forme de journal intime. Quelques redites et longueurs. Mise en images inventive et souvent inspirée. Narration poétique, lue avec une grande sensibilité. (sortie en salle: 24 juillet 2020)
Plus intéressé par la quête existentielle de Jongué que par les données objectives de sa vie, Carlos Ferrand embrasse les questionnements intérieurs de ce nomade tourmenté à travers un récit en forme de journal intime, truffé d'ellipses et de non-dits. Il faut toutefois admettre que le spleen, permanent, du protagoniste provoque redites et longueurs (surtout au dernier tiers). Comme dans son brillant 13, UN LUDODRAME SUR WALTER BENJAMIN, Carlos Ferrand déploie des trésors d'imagination dans sa mise en images. Mais ses efforts sont ici limités par le parcours plus flou et moins spectaculaire de son sujet, dont le destin semble à la fois moins singulier et, paradoxalement, plus insaisissable que celui de Walter Benjamin. En revanche, les mots de Jongué résonnent avec une force poétique particulière, grâce à la voix sensible et émouvante de Joël Des Rosiers. Le travail de ce dernier, ainsi que celui de la conceptrice sonore Catherine Van Der Donckt et du compositeur Claude Rivest, confèrent une émotion palpable à ce carnet nomade.
Texte : Georges Privet