All. 2019. Drame biographique de Fatih Akin avec Jonas Dassler, Marc Hosemann, Adam Bousdoukos. Dans les années 1970 à Hambourg, un ouvrier alcoolique assassine des prostituées âgées, puis dissimule leurs corps démembrés dans son logis. Effroyable histoire vraie, racontée sans concession. Scénario vertigineux, concentré sur le point de vue du tueur. Plastique soignée. J. Dessler intense et terrifiant.
Dans les années 1970 à Hambourg, un ouvrier alcoolique assassine des prostituées âgées, puis dissimule leurs corps démembrés dans son logis. Effroyable histoire vraie, racontée sans concession. Scénario vertigineux, concentré sur le point de vue du tueur. Plastique soignée. J. Dessler intense et terrifiant.
Le golden boy du cinéma allemand Fatih Akin (HEAD ON, DE L'AUTRE CÔTÉ) livre avec THE GOLDEN GLOVE son oeuvre la plus plastiquement soignée à ce jour et, en même temps, sa plus difficile à regarder. Coeurs sensibles, s'abstenir. Tirée du livre de Heinz Strunk, l'oeuvre se distingue des films du genre par le point de vue adopté: celui, vertigineux, du tueur, jamais des victimes ou des autorités. De manière à faire de nous les témoins, presque les complices, des meurtres crapuleux improvisés par Honka sous l'impulsion de l'alcool, de l'impuissance, de la bêtise et de la misère. Une misère comme on ne l'a vue que chez Zola, et que le cinéaste illustre sans concession, par une abondance de détails qui interpellent tous les sens du spectateur, au premier chef son odorat. Parallèlement, et c'est en cela aussi que le film se distingue, Akin communique, par sa reconstitution d'époque et dans les couleurs saturées de l'image, une inspiration et un plaisir de la forme en contradiction délibérée avec le sujet. Verres épais, strabisme prononcé, nez couperosé, l'intense Jonas Dassler fait peur à voir dans la peau de Honka. (Texte rédigé en février 2019, dans le cadre du festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau