Fr. 2019. Drame de Safy Nebbou avec Juliette Binoche, François Civil, Nicole Garcia. À sa nouvelle psychologue, une professeure d'université divorcée raconte sa liaison épistolaire, via Facebook, avec un photographe de vingt ans son cadet. Adaptation plaisante du roman de Camille Laurens. Scénario alternant entre temps forts et temps morts. Grammaire visuelle sophistiquée. Jolie musique. Puissant tandem d'actrices. (sortie en salle: 27 septembre 2019)
À sa nouvelle psychologue, une professeure d'université divorcée raconte sa liaison épistolaire, via Facebook, avec un photographe de vingt ans son cadet. Adaptation plaisante du roman de Camille Laurens. Scénario alternant entre temps forts et temps morts. Grammaire visuelle sophistiquée. Jolie musique. Puissant tandem d'actrices. (sortie en salle: 27 septembre 2019)
Cette adaptation du roman de Camille Laurens par le réalisateur de L'AUTRE DUMAS peut se lire comme un ATONEMENT à l'ère Facebook. Au nombre des plaisirs qu'elle procure, on dénombre son humour, assez fin et les tête-à-tête entre les légendaires Juliette Binoche et Nicole Garcia. Cette dernière jouant la psychologue, impossible de contourner le souvenir de LES MOTS POUR LE DIRE (1983), dans lequel Garcia jouait l'alter ego de l'auteure Marie Cardinal. Autre temps, autre souffrance. Ici c'est Binoche qui, vulnérable et téméraire en "quinqua" meurtrie par l'amour, en arrache. Le film aussi, parfois. En effet, le récit avance par bourrées, dans une alternance de temps forts et de temps morts. Jusqu'à un point de bascule, au dernier tiers, qui inaugure une série de coïncidences parfois forcées puis d'épilogues pas toujours satisfaisants. Mais les défauts du film se muent en force, dès l'instant où la création littéraire en devient le sujet. Gros plans, champs contrechamps, jeux de miroirs, la grammaire visuelle employée est expressive. La jolie partition d'Ibrahim Maalouf lui donne encore plus de hauteur. (Texte rédigé en février 2019, dans le cadre du Festival de Berlin - Sélection officielle, hors concours)
Texte : Martin Bilodeau