Br. 2019. Comédie dramatique de Kleber Mendonça Filho, Juliano Dornelles avec Thomas Aquino, Barbara Colen, Sonia Braga. Des tueurs mystérieux s'en prennent aux habitants d'un village brésilien coupé du monde, dont l'alimentation en eau a été interrompue par un politicien corrompu. Western moderne aux résonances sociales actuelles. Attachant portrait de communauté. Intrigue criminelle convenue, d'un cynisme caricatural. Réalisation précise et expressive. Interprétation inégale. (sortie en salle: 3 juillet 2020)
Des tueurs mystérieux s'en prennent aux habitants d'un village brésilien coupé du monde, dont l'alimentation en eau a été interrompue par un politicien corrompu. Western moderne aux résonances sociales actuelles. Attachant portrait de communauté. Intrigue criminelle convenue, d'un cynisme caricatural. Réalisation précise et expressive. Interprétation inégale. (sortie en salle: 3 juillet 2020)
Le réalisateur d'AQUARIUS poursuit dans la veine du récit de résistance à la gloire du patrimoine culturel brésilien. Il le fait cette fois sous la forme d'un western moderne très codé, aux résonances sociales résolument contemporaines. Du reste, BACURAU séduit davantage dans sa peinture attachante d'une communauté soudée, où préservation des traditions ancestrales peut rimer avec utilisation raisonnée des téléphones intelligents. Car le volet criminel du scénario est moins original, le cynisme et l'extravagance qui s'en dégagent relevant par moments de la caricature. Par contre, la mise en scène de Kleber Mendonça Filho est sans failles. Les paysages urbains d'AQUARIUS font place à de vastes panoramas naturels, filmés avec majesté. Nul doute que l'oeil exercé du chef décorateur et coréalisateur Juliano Dornelles y est pour beaucoup. Inoubliable dans AQUARIUS, Sonia Braga amuse ici en docteure un peu fêlée mais dévouée, tandis qu'Udo Kier (BREAKING THE WAVES) compose un autre de ces psychopathes glaçants dont lui seul a le secret. Le reste de la distribution ne brille guère. (Texte rédigé en mai 2019, dans le cadre du Festival de Cannes - Compétition officielle)
Texte : Louis-Paul Rioux