Norv. 2018. Drame de Erik Poppe avec Andrea Berntzen, Aleksander Holmen, Brede Fristad. Le 22 juillet 2011, sur l'île d'Utoya en Norvège, des campeurs appartenant à la Ligue des jeunes travaillistes sont pris en chasse par un tireur. Reconstitution en temps réel et en une seule prise d'un terrible fait divers. Pari technique relevé avec brio. Tension intermittente. Phénoménale A. Berntzen.
Le 22 juillet 2011, sur l'île d'Utoya en Norvège, des campeurs appartenant à la Ligue des jeunes travaillistes sont pris en chasse par un tireur. Reconstitution en temps réel et en une seule prise d'un terrible fait divers. Pari technique relevé avec brio. Tension intermittente. Phénoménale A. Berntzen.
Après VICTORIA de Samuel Schipper et KING DAVE de Podz, Erik Poppe (A THOUSAND TIMES GOODNIGHT) fait lui aussi le pari du long métrage en une prise de vue unique. Son but: reconstituer en temps réel (72 minutes), du point de vue des traqués, la marche implacable du tueur d'extrême droite Anders Behring Breivik, qui a fait 69 victimes. Or, le sujet et son traitement rappellent davantage POLYTECHNIQUE de Denis Villeneuve ou ELEPHANT de Gus Van Sant, qui faisaient une semblable reconstitution en montant diverses actions en alternance. Devant le peu d'originalité de la démarche, la contribution de Poppe apparaît ultimement modeste. Du reste, son pari stylistique (techniquement courageux et relevé haut la main) constitue son principal handicap, la tension dramatique n'étant pas toujours maintenue. Son film compte pourtant plusieurs scènes très sensibles et fortes et des instants d'improvisation fulgurants, qui nous font pressentir ce qu'il aurait pu être, pensé et réalisé autrement. Andrea Berntzen est néanmoins phénoménale dans le rôle de Katja. (Texte rédigé en février 2018, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau