L’AVIS DE MEDIAFILM

Le réalisateur de télévision Otto Bathurst s'est donné pour mission de moderniser la célèbre légende médiévale anglaise. Mal lui en prît. Certes, le spectateur aurait pu fermer les yeux sur la prévisibilité de l'intrigue, construite à la manière d'un jeu vidéo prenant tour à tour des allures de films de Kung Fu, de romance collégienne et de péplum hollywoodien. Mais il ne pourra excuser le manichéisme primaire des personnages, les dialogues stupides et le racisme latent contenu dans le scénario lourdingue, où les arabes sont représentés comme des barbares fanatiques désireux d'infiltrer l'Occident. Comment, du reste, passer sous silence le style vaguement New Age des maquillages et des costumes, le filmage anarchique des combats, les effets pyrotechniques d'un autre temps et la piètre qualité des effets visuels? Seule note à peu près positive dans ce naufrage: la proposition d'une Marianne fort en gueule et combative, campée avec aplomb par l'Irlandaise Eve Hewson (BLOOD TIES).

Texte : Charles-Henri Ramond