Can. 2018. Drame psychologique de Bernard Émond avec Élise Guilbault, Sophie Desmarais, Danny Gilmore. En deuil de son mari, une infirmière retraitée de Baie-Comeau trouve davantage de réconfort auprès de l'ex-petite amie de son fils décédé que de ses deux autres enfants. Méditation ténue sur le deuil et l'ingratitude filiale. Narration redondante, au ton romanesque emprunté. Mise en images sereinement poétique. Jeu sobre mais inégal d'É. Guilbault. (sortie en salle: 23 février 2018)
En deuil de son mari, une infirmière retraitée de Baie-Comeau trouve davantage de réconfort auprès de l'ex-petite amie de son fils décédé que de ses deux autres enfants. Méditation ténue sur le deuil et l'ingratitude filiale. Narration redondante, au ton romanesque emprunté. Mise en images sereinement poétique. Jeu sobre mais inégal d'É. Guilbault. (sortie en salle: 23 février 2018)
LA FEMME QUI BOIT se mue en "femme qui marche", du moins dans le premier tiers de cette quatrième collaboration entre l'actrice Élise Guilbault et le réalisateur Bernard Émond. Hélas, POUR VIVRE ICI est loin d'atteindre la grâce de LA NEUVAINE, leur plus belle réussite en commun. Tout au long de cette austère méditation sur le deuil et le retour aux origines, assortie d'un commentaire sur l'ingratitude filiale librement inspiré du TOKYO STORY d'Ozu, Guilbault s'efforce d'exprimer la détresse et la déception de sa protagoniste non par la parole, mais par les regards. Sans doute conscient que ceux-ci ne parvenaient pas toujours à traduire le monde intérieur de son héroïne, malgré les louables efforts de son interprète, Émond a eu recours à une narration omnisciente et solennelle, lue par Angèle Coutu. Or, au lieu d'ajouter de la profondeur au récit, ces descriptions souvent redondantes, au ton romanesque emprunté, mettent davantage en évidence sa minceur et son artificialité. La mise en images est néanmoins inspirée et sereinement poétique, avec ses beaux paysages hivernaux de la Côte-Nord et ses décors montréalais tout aussi authentiques.
Texte : Louis-Paul Rioux
Gérard Grugeau - 24 Images
"face à ce nouvel opus qui pourrait avoir valeur testamentaire et prétendre au statut d’oeuvre-somme puisqu’il s’agirait selon le réalisateur de son dernier film, force est de constater qu’il n’y a plus aujourd’hui grande source d’étonnement à l’écran pour le spectateur. Campé sur les sentiers battus d’un territoire imaginaire maintes fois arpenté, POUR VIVRE ICI reproduit de fait un système figé, fonctionnant en boucle, qui aurait perdu en chemin une partie de sa vitalité."
Ambre Sachet - Cinéfilic
"Après avoir perdu son mari, Monique n’est jamais seule même si le film ne cesse de le répéter par le biais d’une voix-off qui ne fait que dicter au spectateur ce qu’il est censé ressentir sur le moment."
Marc-André Lussier - La Presse
"Et puis, il y a Élise Guilbault. Retrouvant Bernard Émond une quatrième fois, l'actrice, dont l'approche du jeu vise ici le dépouillement, est une fois de plus remarquable en communiquant au spectateur les moindres vibrations de son personnage, avec une grande économie de moyens. Du grand art."
André Lavoie - Le Devoir
"POUR VIVRE ICI évoque avec délicatesse, sans éclats mélodramatiques, l’histoire de cette renaissance après la mort de ceux qu’on aime, et une radiographie de l’effritement des liens familiaux, le tout décrit par la voix mélancolique d’Angèle Coutu, narratrice distanciée de ce road-movie aux accents parfois mystiques."