Fr. 2019. Thriller de Vincent Mariette avec Lily-Rose Depp, Laurent Lafitte, Camille Cottin. En vacances dans un camping aux abords duquel rôderait une panthère, une adolescente vaguement suicidaire s'attache aux pas d'un auteur de polars misanthrope. Intrigue psychologique cousue de fil blanc. Ambitions formelles inabouties. Bonne composition d'atmosphère par la musique. Exploitation obsessionnelle du visage de la vedette. (sortie en salle: 19 juillet 2019)
En vacances dans un camping aux abords duquel rôderait une panthère, une adolescente vaguement suicidaire s'attache aux pas d'un auteur de polars misanthrope. Intrigue psychologique cousue de fil blanc. Ambitions formelles inabouties. Bonne composition d'atmosphère par la musique. Exploitation obsessionnelle du visage de la vedette. (sortie en salle: 19 juillet 2019)
Rarement avons-nous vu un cinéaste aussi obsédé par le visage d'une actrice. Dès le premier plan du film, le paysage facial morose et boudeur de Lily Rose Depp, fille de Vanessa Paradis et Johnny Depp, occupe tout l'espace. Vincent Mariette (TRISTESSE CLUB) semble vouloir y tirer la force de son exercice de styles (fantastique, horreur, noir) focalisé sur le point de vue de l'héroïne. Mais il obtient l'effet contraire. Ainsi exploitée, la forte ressemblance de l'actrice avec ses célèbres géniteurs vampirise le film plus qu'il n'en propulse l'intrigue, vaguement inspirée du bestiaire mythologique du cinéma (CAT PEOPLE au premier chef). Comme quoi ce thriller psychologique pédestre et cousu de fil blanc n'a pas les moyens de ses ambitions. Ni Mariette, les outils nécessaires (à l'écriture comme à la mise en scène) pour transcender ce dangereux dispositif à miroirs qu'il a lui-même mis en place. En revanche, l'excellente musique, posée ici et là sur des images aux cadrages et lumières soignées, forge dans certaines scènes un climat insolite tendu, dont les bienfaits passagers restent en mémoire.
Texte : Martin Bilodeau