Can. 2018. Thriller de David Paradis avec Pierre-Luc Brillant, Isabelle Blais, Danaé Bégin. Enfermé dans le sous-sol d'un immeuble désaffecté pour les besoins d'un projet de film avec sa conjointe restée au dehors, un cinéaste se met à perdre la raison. Production minimaliste partie du bon pied, mais dont l'intrigue se délite. Dénouement téléphoné. Parti pris esthétique intriguant. Duo de vedettes investi. (sortie en salle: 31 août 2018)
Enfermé dans le sous-sol d'un immeuble désaffecté pour les besoins d'un projet de film avec sa conjointe restée au dehors, un cinéaste se met à perdre la raison. Production minimaliste partie du bon pied, mais dont l'intrigue se délite. Dénouement téléphoné. Parti pris esthétique intriguant. Duo de vedettes investi. (sortie en salle: 31 août 2018)
Cette production à microbudget part d'une bonne idée, qui se délite en cours de route. Formellement, le pari du huis clos pour couple de cinéastes en mal de thérapie intrigue et interpelle. D'autant que le décor (un sous-sol décrépit et labyrintique qui n'aurait pas déplu à David Lynch) est exploité de façon à refléter à la fois l'état mental du personnage et le projet de film pour lequel il a consenti à s'y faire enfermer. Mais sa pénitence devient assez vite la nôtre, alors que le scénario minimaliste, cosigné par le réalisateur David Paradis (la websérie "Les Roux"), dévide son écheveau à coups de pièges psychologiques et de retournements défiant toute logique. Couple à la ville, Pierre-Luc Brillant et Isabelle Blais se prêtent avec une bonne grâce évidente à ce sordide jeu du chat et de la souris flirtant paresseusement avec l'autodérision (personnages et acteurs portent le même prénom), qui escorte le spectateur, avec une lenteur stupéfiante, jusqu'à un dénouement téléphoné. (Texte rédigé en juillet 2018, dans le cadre du Festival Fantasia de Montréal)
Texte : Martin Bilodeau