É.-U. 2018. Drame biographique de Gus Van Sant avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara. Devenu tétraplégique à la suite d'un accident, un chômeur imbibé trouve son salut auprès des Alcooliques Anonymes et dans sa découverte d'un talent inné pour le dessin humoristique. Bonne transposition à l'écran de la vie du bédéiste John Callahan. Scénario complexe aux tendances psycho-pop assumées. Ensemble fluide, ample et lumineux. Bonne composition de J. Phoenix. (sortie en salle: 20 juillet 2018)
Devenu tétraplégique à la suite d'un accident, un chômeur imbibé trouve son salut auprès des Alcooliques Anonymes et dans sa découverte d'un talent inné pour le dessin humoristique. Bonne transposition à l'écran de la vie du bédéiste John Callahan. Scénario complexe aux tendances psycho-pop assumées. Ensemble fluide, ample et lumineux. Bonne composition de J. Phoenix. (sortie en salle: 20 juillet 2018)
Après une série de déconvenues commerciales et artistiques, Gus Van Sant retrouve son erre d'aller avec cette transposition à l'écran de la vie du bédéiste John Callahan. Ce projet de longue haleine, qu'il prévoyait à l'origine tourner avec Robin Williams et du vivant de son sujet (décédé en 2010), s'inscrit dans la continuité d'une oeuvre focalisée sur des personnages de marginaux en butte au monde extérieur et à leurs démons intérieurs (MY OWN PRIVATE IDAHO, GOOD WILL HUNTING, MILK). Le scénario complexe, aux tendances psycho-pop assumées, emmaille pas moins de trois fils narratifs, chacun déclenchant une séquence de flashbacks emboîtés les uns dans les autres. Même s'il échappe des morceaux en route, le récit coule de source, sans trace d'effort, en un bel équilibre avec la forme, ample et lumineuse. Joaquin Phoenix tire le meilleur parti d'un personnage difficile à aimer. À l'exception de Jonah Hill, en semi-gourou semblant sorti d'un sketch de "Saturday Night Live", la galerie qui s'anime autour de lui n'a pas toujours l'occasion d'en faire autant. Le meilleur de Rooney Mara, par exemple, semble avoir été coupé au montage. (Texte rédigé en février 2018, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau