Norv. 2018. Drame historique de Paul Greengrass avec Jonas Strand Gravli, Anders Danielsen Lie, Jon Oigarden. En 2011, un militant d'extrême droite commet un attentat à la bombe à Oslo puis, sur l'île d'Utoya, exécute 69 membres de la Ligue des jeunes travaillistes, réunis en camp d'été. Production de qualité inspirée d'un fait divers. Première partie mariant avec brio effets de thriller et rigueur documentaire. Deuxième partie plus faible. Composition fascinante d'A. Danielsen Lie.
En 2011, un militant d'extrême droite commet un attentat à la bombe à Oslo puis, sur l'île d'Utoya, exécute 69 membres de la Ligue des jeunes travaillistes, réunis en camp d'été. Production de qualité inspirée d'un fait divers. Première partie mariant avec brio effets de thriller et rigueur documentaire. Deuxième partie plus faible. Composition fascinante d'A. Danielsen Lie.
Comment survivre à une tragédie d'une telle ampleur? Le maître des reconstitutions minutées, Paul Greengrass (BLOODY SUNDAY, UNITED 93, CAPTAIN PHILLIPS), pose la question dans cette production de qualité, inquiète et fébrile, parue directement sur Netflix. La première partie, très inspirée, marie la grammaire du thriller avec la rigueur du documentaire. L'impact sur le spectateur est fort, voire éprouvant. Consacrée aux lendemains de la tragédie, la seconde partie du film adopte les points de vue des victimes directes ou collatérales, tout en dépeignant le flegmatique tueur comme un individu déconnecté du monde. Or, il s'agit d'un parti-pris étrangement contreproductif de la part de Greengrass, dont le propos visait à dénoncer la montée (en nombre et en influence) de l'extrême droite en Europe. Malgré ce déficit de nuances, Anders Danielsen Lie (OSLO, 31 AOÛT) compose un Breivik stupéfiant d'autorité et de vulnérabilité refoulée. De la même façon, le cheminement angélique du jeune survivant manque de convaincre pleinement, mais Jonas Strand Gravli le défend avec brio.
Texte : Martin Bilodeau