É.-U. 2017. Drame de Oren Moverman avec Richard Gere, Laura Linney, Steve Coogan. Dans un restaurant cinq étoiles, un enseignant dépressif et son frère politicien règlent des comptes, sous le regard impuissant de leurs épouses respectives. Proposition dense et théâtrale. Thèmes puissants. Réalisation sophistiquée mais un peu trop voyante. Distribution de qualité dominée par L. Linney. (sortie en salle: 5 mai 2017)
Dans un restaurant cinq étoiles, un enseignant dépressif et son frère politicien règlent des comptes, sous le regard impuissant de leurs épouses respectives. Proposition dense et théâtrale. Thèmes puissants. Réalisation sophistiquée mais un peu trop voyante. Distribution de qualité dominée par L. Linney. (sortie en salle: 5 mai 2017)
Oren Moverman (THE MESSENGER, RAMPART) déploie des trésors d'imagination pour styliser façon cinéma (filtres de couleurs, prises de vues inusitées, mouvements d'appareil sophistiqués) une proposition résolument théâtrale, pourtant tirée d'un roman. L'unité de lieu, le texte dense, la progression en actes (apéritif, entrée, plat principal, etc.), les volte-face et les coups de gueule des personnages, on se croirait par moments chez Eugene O'Neill (LONG DAY'S JOURNEY INTO NIGHT) ou chez Edward Albee (WHO'S AFRAID OF VIRGINIA WOOLF?). La distribution de haut niveau facilite par ailleurs la lecture d'un sous-texte assez riche, qui dénonce ou expose les privilèges des nantis, le déni de l'histoire, la distorsion des souvenirs, la perte de repères moraux, etc. Laura Linney brille tout particulièrement en mère courage capable du pire, au côté d'un intense Richard Gere. Par contre, en dépressif extra-lucide, Steve Coogan semble par moments dépassé par la tâche qui lui a été confiée. (Texte rédigé en février 2017, à l'occasion du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau