Can. 2017. Documentaire de Laura Bari . Deux cousines argentines, qui ont subi la violence masculine durant l'enfance, brisent la loi du silence afin d'encourager les victimes de pareils sévices à dénoncer leurs agresseurs. Portrait émouvant de deux jeunes filles courageuses. Illustration éloquente des vertus thérapeutiques de l'art. Traitement frontal, exempt de complaisance. Réalisation inventive et poétique. (sortie en salle: 28 septembre 2018)
Deux cousines argentines, qui ont subi la violence masculine durant l'enfance, brisent la loi du silence afin d'encourager les victimes de pareils sévices à dénoncer leurs agresseurs. Portrait émouvant de deux jeunes filles courageuses. Illustration éloquente des vertus thérapeutiques de l'art. Traitement frontal, exempt de complaisance. Réalisation inventive et poétique. (sortie en salle: 28 septembre 2018)
Avec ce troisième long métrage, Laura Bari confirme son penchant pour les portraits humains, empreints de résilience et d'une grande exemplarité. Après avoir montré un enfant aveugle à l'imaginaire fertile (ANTOINE) et un travailleur lourdement handicapé (ARIEL), la cinéaste d'origine argentine porte cette fois son regard sur deux jeunes filles traumatisées par la violence masculine, dont l'une est sa propre nièce. Frontal et parfois choquant, le filmage des confidences naît d'une relation complice, sans jamais tomber dans la complaisance. À preuve, les délicats gros plans des blessures sur la quasi-totalité du corps de Rocio, ou les détails des viols à répétition racontés par Aldana lors d'une séquence absolument déchirante. Inventive, souvent poétique et onirique, la mise en scène illustre avec éloquence les vertus de l'expression artistique (cirque, théâtre, danse), au centre du processus de reconstitution identitaire entrepris avec courage par les victimes.
Texte : Charles-Henri Ramond