Jap. 2017. Film d'animation de Masaaki Yuasa . Dans un modeste port de pêche japonais, l'amitié d'un jeune musicien et ses copains avec une petite sirène qui chante ébranle les superstitions locales. Récit riche de sens sur le droit à la différence. Fusion entre réalisme et fantastique. Rebondissements originaux. Audace formelle. Créatures aquatiques attachantes. (sortie en salle: 18 mai 2018)
Dans un modeste port de pêche japonais, l'amitié d'un jeune musicien et ses copains avec une petite sirène qui chante ébranle les superstitions locales. Récit riche de sens sur le droit à la différence. Fusion entre réalisme et fantastique. Rebondissements originaux. Audace formelle. Créatures aquatiques attachantes. (sortie en salle: 18 mai 2018)
Primé à Annecy en 2017, ce nouveau long métrage de Masaaki Yuasa (l'inédit MIND GAME) se distingue à bien des égards des films d'animation japonais habituels. Complexe et riche de sens, le récit déborde largement du cadre imposé par sa gentille prémisse familiale. Comme l'avait fait le maître Miyazaki avec PONYO, Yuasa insuffle à son scénario plusieurs thématiques actuelles évoquant, entre autres, l'acceptation des différences et la nécessité de faire voler en éclat les verrous qui freinent l'avancement des mentalités. Fusionnant le réalisme de son portrait d'une petite communauté portuaire et l'exubérance d'un milieu aquatique indomptable, LOU ET L'ÎLE AUX SIRÈNES comporte de nombreux rebondissements imprévisibles, dont une mémorable séquence charnière, symbole de l'apocalypse du monde engoncé dans le passé. Porté par une audace formelle et un style débridé (les cubes d'eau, les numéros musicaux aux mille couleurs), le film révèle en outre un univers touchant, à l'image de ces créatures attachantes que sont les chiens-sirènes ou les poissons à moustache.
Texte : Charles-Henri Ramond