Fr. 2017. Drame psychologique de Nadir Moknèche avec Fanny Ardant, Tewfik Jallab, Nadia Kaci. Un jeune homme en quête de son père, qu'il n'a pas revu depuis l'enfance, fait la rencontre d'une professeure de flamenco qui n'ose pas lui dire qu'elle est celui qu'il cherche. Jeu de miroir identitaire d'un bel humanisme. Intrigue un peu louvoyante. Filmage direct et sans prétention. Compositions solides de F. Ardant et T. Jallab. (sortie en salle: 9 février 2018)
Un jeune homme en quête de son père, qu'il n'a pas revu depuis l'enfance, fait la rencontre d'une professeure de flamenco qui n'ose pas lui dire qu'elle est celui qu'il cherche. Jeu de miroir identitaire d'un bel humanisme. Intrigue un peu louvoyante. Filmage direct et sans prétention. Compositions solides de F. Ardant et T. Jallab. (sortie en salle: 9 février 2018)
Femme fatale chez Fassbinder, fille de joie chez Demy, gloire déchue chez Ophuls, folle amoureuse chez Tykwer; décidément, le prénom Lola rime souvent au cinéma avec excentricité et interdit. L'héroïne transgenre de LOLA PATER, campée par Fanny Ardant, s'inscrit dans cette continuité. Par sa composition nuancée et sensible, l'ex-muse de François Truffaut incarne parfaitement les débordements et la fêlure du personnage, tiraillé entre l'homme torturé qu'il était et la femme extravagante qu'elle est devenue. Un tiraillement identitaire, dédoublé à l'écran par la figure du fils, défendue par le charismatique Tewfik Jallab (NÉ QUELQUE PART, LA MARCHE). Cela dit, tout n'est pas parfait dans ce jeu de miroir orchestré par Nadir Moknèche (DÉLICE PALOMA). L'intrigue frôle parfois le ridicule et exécute ici et là de grandes courbes inutiles. Par son filmage direct et sans prétention, l'ensemble procure néanmoins au spectateur une impression de vigueur et de générosité empreinte d'humanisme. (Texte rédigé en novembre 2017, dans le cadre du festival Cinémania).
Texte : Martin Bilodeau