Fr. 2017. Drame de Arnaud Desplechin avec Mathieu Amalric, Charlotte Gainsbourg, Marion Cotillard. En couple depuis deux ans avec une astrophysicienne, un cinéaste voit ressurgir son épouse, qui avait disparu sans laisser de traces 21 ans plus tôt. Brassage ambitieux et ludique des thèmes chers à l'auteur. Psychologie parfois capricieuse. Réalisation souple. Abus d'effets de style à certains moments. Jeu outré de M. Amalric. C. Gainsbourg et M. Cotillard nuancées. (sortie en salle: 1 juin 2018)
En couple depuis deux ans avec une astrophysicienne, un cinéaste voit ressurgir son épouse, qui avait disparu sans laisser de traces 21 ans plus tôt. Brassage ambitieux et ludique des thèmes chers à l'auteur. Psychologie parfois capricieuse. Réalisation souple. Abus d'effets de style à certains moments. Jeu outré de M. Amalric. C. Gainsbourg et M. Cotillard nuancées. (sortie en salle: 1 juin 2018)
Le réalisateur de ROIS & REINE persiste dans la veine d'un cinéma libre et ludique. En témoigne ce nouvel opus, dans lequel il convoque ses thèmes de prédilection (machinations politiques, amours tourmentées, processus créatif, force du souvenir) et ses personnages fétiches (les Vuillard et Dedalus, auxquels s'ajoutent les Bloom, autre clin d'oeil au "Ulysse" de James Joyce). Cela dit, sa mécanique complexe, faite de jeux chronologiques audacieux, de mises en abyme savantes et de ruptures de ton inattendues, grince par moments. En faute: une psychologie capricieuse, qui crée à retardement des affrontements versant dans l'hystérie, ainsi qu'un abus d'effets de style pour illustrer la folie du protagoniste insomniaque. Ce dernier est du reste interprété de manière trop chargée par Mathieu Amalric. Charlotte Gainsbourg et Marion Cotillard, en revanche, sont plus nuancées. Dans les rôles résolument caricaturaux du producteur exécutif et du père éploré de la disparue, Hippolyte Girardot et Laszlo Szabo offrent des performances colorées. (Texte rédigé en mai 2017, dans le cadre du Festival de Cannes - Sélection officielle, hors compétition)
Texte : Louis-Paul Rioux