Chin. 2017. Drame de Vivian Qu avec Vicky Chen, Zhou Meijun, Ke Shi. La réceptionniste sans-papiers d'un hôtel d'une ville balnéaire se retrouve impliquée dans l'enquête sur l'agression sexuelle de deux fillettes par un haut fonctionnaire. Regard d'une grande justesse sur la condition féminine en Chine. Suspense psychologique patient. Mise en scène presque clinique, ponctuée de fulgurances poétiques. Interprétation dans la retenue. (sortie en salle: 27 juillet 2018)
La réceptionniste sans-papiers d'un hôtel d'une ville balnéaire se retrouve impliquée dans l'enquête sur l'agression sexuelle de deux fillettes par un haut fonctionnaire. Regard d'une grande justesse sur la condition féminine en Chine. Suspense psychologique patient. Mise en scène presque clinique, ponctuée de fulgurances poétiques. Interprétation dans la retenue. (sortie en salle: 27 juillet 2018)
La justesse du regard de Vivian Qu sur la condition des femmes en Chine, jumelée au miracle que constitue la diffusion de son film hors-frontières, explique en grande partie l'engouement dont celui-ci a fait l'objet sur le circuit festivalier mondial. Dans la continuité de BLACK COAL, THIN ICE (Ours d'or à Berlin en 2014, inédit au Québec), la cinéaste, formée à New York mais établie à Beijing, déroule un suspense psychologique patient, dont le principal fil conducteur (l'enquête) sert de prétexte à une fascinante peinture sociale. En leitmotiv visuel, la statue monumentale de Marilyn Monroe, érigée sur la plage de l'hôtel, procure au film une sensation de rêve éveillé, en tension avec l'interprétation retenue et le réalisme presque clinique de la mise en scène. L'idole en robe blanche (la posture reconnaissable est celle de la bouche de métro dans THE SEVEN YEAR ITCH) aura aussi inspiré à la réalisatrice des prises de vue fulgurantes (fruit du travail de Benoît Dervaux, un des opérateurs des frères Dardenne), qui atteint une sorte d'apothéose symbolique dans la toute dernière image d'un film qui, décidément, marque les esprits.
Texte : Martin Bilodeau