G.-B. 2017. Drame de Andrew Haigh avec Charlie Plummer, Steve Buscemi, Chloe Sevigny. En deuil de son père, un adolescent de Portland s'enfuit avec un cheval destiné à la boucherie en direction du Wyoming, où il espère retrouver une ex-compagne du défunt. Fascinante odyssée initiatique en Amérique profonde, inspirée du roman de Willy Vlautin. Propos d'une grande acuité. Exploitation sensible des paysages sauvages. Distribution sans faille dominée par C. Plummer. (sortie en salle: 20 avril 2018)
En deuil de son père, un adolescent de Portland s'enfuit avec un cheval destiné à la boucherie en direction du Wyoming, où il espère retrouver une ex-compagne du défunt. Fascinante odyssée initiatique en Amérique profonde, inspirée du roman de Willy Vlautin. Propos d'une grande acuité. Exploitation sensible des paysages sauvages. Distribution sans faille dominée par C. Plummer. (sortie en salle: 20 avril 2018)
Difficile de ne pas reconnaître dans LEAN ON PETE, du Britannique Andrew Haigh (45 YEARS), le prolongement d'un discours sur une certaine jeunesse américaine sans avenir et en quête d'une famille, formulé à plus grande échelle par l'Écossaise Andrea Arnold dans AMERICAN HONEY. Comme quoi même les films trouvent leur famille. Et celui-ci, mieux que son prédécesseur, trouve aussi l'occasion de briller par sa plastique gracieuse, sa mise en scène nuancée et anti-spectaculaire, son bouleversant point de bascule à mi-parcours, ainsi que la composition émouvante et retenue du jeune Charlie Plummer. S'inspirant du roman de Willy Vlautin, Haigh signe une oeuvre contemplative et spleenétique, qui exploite les paysages desséchés traversés par son jeune héros comme le miroir de sa vie. Avec pour résultat une fascinante odyssée initiatique en Amérique profonde, dont la trajectoire psychologique va de la mort de l'espoir à la naissance à soi. En gardiens d'un petit monde équestre en désuétude, Steve Buscemi et Chloe Sevigny sont eux aussi excellents. (Texte rédigé en septembre 2017, dans le cadre du Festival international du film de Toronto)
Texte : Martin Bilodeau