Fr. 2017. Documentaire de Barbet Schroeder . Portrait du moine birman Ashin Wirathu, dirigeant d'un mouvement extrémiste engagé dans la défense des traditions religieuses et ethniques de son pays. Fascinant questionnement sur l'inhumanité. Construction implacable. Réalisation efficace, malgré un traitement parfois pédagogique. (sortie en salle: 26 janvier 2018)
Portrait du moine birman Ashin Wirathu, dirigeant d'un mouvement extrémiste engagé dans la défense des traditions religieuses et ethniques de son pays. Fascinant questionnement sur l'inhumanité. Construction implacable. Réalisation efficace, malgré un traitement parfois pédagogique. (sortie en salle: 26 janvier 2018)
Avec LE VÉNÉRABLE W., Barbet Schroeder conclut de fort belle manière sa "Trilogie du mal", débutée en 1974 avec GÉNÉRAL IDI AMIN DADA et poursuivie en 2007 avec L'AVOCAT DE LA TERREUR, sur le controversé criminaliste français Jacques Vergès. Son portrait d'un despote religieux égocentrique au visage enfantin est rien de moins que glaçant. Implacable dans sa construction, le récit s'attaque dans un premier temps aux fausses vérités du discours xénophobe, puis gagne en intensité pour finalement dévoiler, sans retenue, toute l'étendue de l'horreur. S'il ne porte pas de jugement moral, le réalisateur suisse reste néanmoins perplexe devant l'expression d'une telle violence haineuse. D'où un fascinant questionnement universel sur l'inhumanité, alimenté par des citations du "Meta Sutta", chant bouddhiste de paix et d'amour. Devant la force et l'originalité d'un tel sujet, difficile de reprocher à Schroeder le caractère pédagogique de sa démonstration et la facture plutôt conventionnelle de sa mise en scène.
Texte : Charles-Henri Ramond
Peter Bradshaw - The Guardian
"This intimate documentary on Ashin Wirathu, the Buddhist fanatic whose ideas have brought down Aung Sun Suu Kyi, is a bleak study of sectarianism by Barbet Schroeder."
Jay Weissberg - Variety
"... Schroeder had access to considerably more third-party footage, thanks in part to cell phones and You Tube. He still relies on the expected talking heads, but supplements that with plenty of chilling amateur video chronicling the impact of Wirathu’s noxious campaign to “purify” his country."
Frédéric Strauss - Télérama
"Face à cet apôtre de la haine, Barbet Schroeder garde un étonnant sang-froid. Son regard droit, objectif, rend la confrontation impressionnante."
Marc-André Lussier - La Presse
"Le dernier acte, où Schroeder présente les images de destruction découlant des propos incendiaires du moine, montre jusqu'où peut s'enfoncer la folie des hommes. C'est terrifiant."
François Lévesque - Le Devoir
"Visiblement ravi d’avoir une caméra braquée sur lui, Wirathu se livre sans se soucier du jugement, ivre d’influence et de puissance. Tout du long, Schroeder entrecoupe le monologue empoisonné d’extraits de reportages et de films d’archives. Des interventions complémentaires de journalistes et d’activistes apportent un contrepoint."