L’AVIS DE MEDIAFILM

En 2008, LET THE RIGHT ONE IN a imposé Tomas Alfredson comme un plasticien hors pair et un génie du suspense diffus. Le cinéaste suédois a fortifié sa réputation avec TINKER TAILER SOLDIER SPY, une formidable adaptation du roman de John Le Carré. Hélas, THE SNOWMAN le ramène sur les bancs d'école, en première année. Le scénario bâclé, sans queue ni tête, assorti d'une intrigue sans ressorts, ne rend pas justice au best-seller de Jo Nesbo dont il est tiré. De fait, les scénaristes semblent l'avoir dépouillé de toutes ses indications psychologiques, pour n'en préserver que la pantomime, les clichés et les archétypes. L'échec est d'autant plus remarquable que le film affiche de l'extérieur tous les signes d'une production de très haut prestige, avec à la photo Dion Beebe (MEMOIRS OF A GEISHA) et au montage Thelma Schoonmaker (THE DEPARTED, HUGO). Mais les superbes panoramas du premier (dont plusieurs à vol d'oiseau dans les fjords norvégiens) sont purement décoratifs et la seconde raboute des pâtes. Dans des rôles particulièrement mal écrits, Michael Fassbender, Rebecca Ferguson et Charlotte Gainsbourg donnent ce qu'ils peuvent, mais ne sauvent rien.

Texte : Martin Bilodeau