L’AVIS DE MEDIAFILM

Malgré leur fort potentiel satirique, les circonstances entourant la création de THE ROOM, sacré pire film de tous les temps, sont évoquées de manière étonnamment respectueuse par James Franco. Mieux, pour incarner le déjà très étrange Wiseau, la vedette de PINEAPPLE EXPRESS et WHY HIM a su réfréner sa tendance au cabotinage. Mais ce qui frappe surtout dans cette adaptation sensible du livre de Greg Sestero ("The Disaster Artist: My Life Inside The Room, the Greatest Bad Movie Ever Made"), c'est le soin et la précision apportés à la reconstitution des séquences réalisées sans boussole par ce Ed Wood du XXIe siècle. Sans jamais forcer la note, au risque d'aplanir certains passages, le film rend bien le climat d'anarchie qui régnait sur ce plateau. Le dénouement - qui rappelle celui de FLORENCE FOSTER JENKINS -, se révèle tour à tour déchirant et euphorisant. L'exubérance de la prestation de James Franco a toutefois pour effet de mettre en évidence la fadeur de celle de son frère Dave, dans le rôle du velléitaire Sestero.

Texte : Louis-Paul Rioux