Can. 2017. Drame de Benoît Pilon avec Marie-Josée Croze, Natar Ungalaq, Christine Tootoo. À Iqaluit, une Montréalaise cherche à élucider les circonstances entourant le décès supposément accidentel de son mari. Récit intimiste sur la recherche de la vérité et la rencontre avec l'Autre. Peinture sensible de la réalité inuite. Quelques baisses de régime. Photographie soignée. M.-J. Croze touchante. (sortie en salle: 10 mars 2017)
À Iqaluit, une Montréalaise cherche à élucider les circonstances entourant le décès supposément accidentel de son mari. Récit intimiste sur la recherche de la vérité et la rencontre avec l'Autre. Peinture sensible de la réalité inuite. Quelques baisses de régime. Photographie soignée. M.-J. Croze touchante. (sortie en salle: 10 mars 2017)
Dans CE QU'IL FAUT POUR VIVRE, Benoît Pilon se penchait sur le sort d'un chasseur inuit obligé de quitter ses terres pour se faire soigner chez les Blancs. Huit ans plus tard, le réalisateur renoue avec le peuple autochtone du Grand Nord, mais cette fois, le déracinement est inverse. Du coup, plus que la quête de vérité, c'est la rencontre avec l'Autre qui est au coeur d'IQALUIT, l'enquête entourant le décès du mari devenant vite secondaire. Tout en douceur, par le biais de détails quasi anodins, Pilon traduit la misère du peuple inuit et le désoeuvrement de sa jeunesse, coincée entre modernité et tradition. Toutefois, le récit accuse quelques baisses de régime à mi-parcours et le dénouement frôle le mélo. Avec la complicité de Michel La Veaux, son directeur-photo attitré, le réalisateur restitue la beauté des paysages arides encerclant Iqaluit, sans jamais les magnifier. François Papineau est comme toujours solide et Marie-Josée Croze (AU NOM DE MA FILLE) se révèle fort touchante, dans un de ses meilleurs rôles depuis longtemps. En revanche, Natar Ungalak (ATANARJUAT, CE QU'IL FAUT POUR VIVRE) a déjà été plus expressif.
Texte : Olivier Lefébure
Pascal Grenier - Cinéfilic
Heureusement, le réalisateur retrouve l’excellent Natar Ungalaaq (ATANARJUAT) huit ans après CE QU'IL FAUT POUR VIVRE. Dans le rôle un brin stéréotypé de l’ami du conjoint qui noue des liens avec Carmen tout en cherchant à éviter un drame familial, il est le seul personnage le moindrement intéressant de ce film qui n’est pas à la hauteur de ses ambitions.
Isabelle Hontebeyrie - Le Journal de Montréal
Le hic, c’est que la promesse de "film policier" (S’agit-il d’un meurtre? Si oui, pourquoi?) est vite éclipsée par le cheminement intérieur de Carmen et la situation de la famille de Noah. Si la démarche demeure intéressante, le spectateur, lui, ne peut totalement adhérer à ce revirement.
Charles-Henri Ramond - Séquences
Mais alors qu’il s’est construit patiemment autour d’une mort inachevée et d’un sentiment trouble balisé par le doute et le désarroi, le scénario se résout dans un dernier tiers réducteur, en nous emmenant tout droit sur le chemin de la solution préfabriquée fournissant une explication rationnelle et rassurante à cette déroute humaine qui avait jusque-la réussi à ménager le mystère de sa genèse.
Marc-André Lussier - La Presse
IQALUIT est avant tout un film d'atmosphère. Fascinant grâce à ces paysages à la fois âpres et somptueux, baignés par la lumière d'un jour insomniaque, que capte avec grâce la caméra de Michel La Veaux.
André Lavoie - Le Devoir
Cet entre-deux en demi-teintes, accentué par l’architecture fonctionnelle de la capitale du Nunavut, décrit avec justesse l’état d’esprit de personnages empêtrés dans leurs contradictions, leurs démons intérieurs (ceux créés par les pensionnats autochtones et l’alcoolisme) et leur deuil (dont celui, le plus cruel, des illusions amoureuses).
Par : Michaël Gagnon, Sherbrooke
Scénario pour le moins mince et prévisible prétexte à un tournage au cercle arctique. Réalisation de métier. Mise en scène très crédible. Contexte socio-économique trop rapidement abordé. Rythme inégal. Quelques longueurs dans le dernier tiers. Belle photographie. Bande sonore intéressante. Présence rafraîchissante de comédiens Inuits. Interprétation sentie de M.-J. Croze.
J'attribue à ce film la Cote