L’AVIS DE MEDIAFILM

Depuis le phénoménal succès de JAWS en 1975, le film de requins a connu de nombreuses déclinaisons, rarement heureuses, dont les plus récentes sombrent allégrement dans le grotesque: requin-pieuvre (SHARKTOPUS), squale préhistorique (DINOSHARK), "tornades requines" (la série SHARKNADO), etc. Seul THE SHALLOW, paru en 2016, a réussi à renouveler ce sous-genre du thriller horrifique, grâce à une impressionnante performance solo de Blake Lively et à un scénario minimaliste rigoureux. À côté de cette jolie réussite de Jaume Collet-Serra, la présente série B de l'Anglais Johannes Roberts (STORAGE 24, THE DOOR) fait pâle figure. Bien que techniquement efficace et habile dans sa manière de forger un climat d'angoisse et de claustrophobie, l'ensemble est pauvrement dialogué, les motivations des protagonistes apparaissent risibles et les mauvaises décisions qu'elles prennent à répétition créent un suspense trop souvent artificiel. En revanche, le coup de théâtre final, bien que télégraphié, a le mérite du réalisme. Et les deux vedettes interprètent avec conviction et émotion leurs partitions schématiques.

Texte : Louis-Paul Rioux