Fr. 2017. Drame de Étienne Comar avec Reda Kateb, Cécile de France, Beata Palya. À Paris en 1943, Django Reinhardt, compositeur et musicien de jazz d'origine tsigane, s'attire des ennuis après avoir refusé de faire une tournée en Allemagne. Épisode biographique faible en tension dramatique. Une certaine ambiguïté dans les enjeux. Numéros musicaux bien filmés, dans un ensemble assez terne. Présence intermittente de R. Kateb. (sortie en salle: 7 juillet 2017)
À Paris en 1943, Django Reinhardt, compositeur et musicien de jazz d'origine tsigane, s'attire des ennuis après avoir refusé de faire une tournée en Allemagne. Épisode biographique faible en tension dramatique. Une certaine ambiguïté dans les enjeux. Numéros musicaux bien filmés, dans un ensemble assez terne. Présence intermittente de R. Kateb. (sortie en salle: 7 juillet 2017)
On se serait attendus à ce que le premier long métrage entièrement consacré au grand Django Reinhardt possède la vitalité de l'artiste et l'énergie de son jeu de doigt unique. Malheureusement, Étienne Comar fait l'impasse sur ces deux notions dans cet épisode biographique monotone et dépourvu de ressorts dramatiques, pourtant campé durant un moment historique sous haute tension, déterminant dans la vie du fondateur du jazz manouche disparu en 1953. Pour tout dire, DJANGO est une oeuvre de malentendus. Comar prétend d'une part faire de son protagoniste un emblème de la persécution tsigane sous l'Occupation. D'autre part, un artiste d'exception digne d'une attention supérieure à celle accordée à ses collègues. Bref, le cinéaste souhaite (en vain) marier deux personnages, deux trajectoires, dans le même corps: celui de Reda Kateb, un acteur doté d'une forte présence, mais qui semble ici être le spectateur de son propre film. À l'exception des numéros de musique, où Kateb brille et où le cinéaste s'anime, le film manque de cet éclat qui faisait Django, de cette grâce qui caractérisait Reinhardt. (Texte rédigé en février 2017, dans le cadre du Festival de Berlin)
Texte : Martin Bilodeau