Can. 2017. Comédie policière de Émile Gaudreault avec Louis-José Houde, Michel Côté, Karine Vanasse. Un détective montréalais, éternel rival de son père flic, infiltre avec sa coéquipière une thérapie conjugale à laquelle se sont inscrits le lieutenant du parrain et sa conjointe. Suite paresseuse d'un succès commercial de 2009. Intrigue connue. Grammaire étriquée et inexpressive. L.-J. Houde égal à lui-même. (sortie en salle: 14 juillet 2017)
Un détective montréalais, éternel rival de son père flic, infiltre avec sa coéquipière une thérapie conjugale à laquelle se sont inscrits le lieutenant du parrain et sa conjointe. Suite paresseuse d'un succès commercial de 2009. Intrigue connue. Grammaire étriquée et inexpressive. L.-J. Houde égal à lui-même. (sortie en salle: 14 juillet 2017)
Il n'y a pas de scénario dans DE PÈRE EN FLIC 2. Ni même d'idée de scénario, au sens où on l'entend d'habitude au cinéma. Le film d'Émile Gaudreault (MAMBO ITALIANO) est au contraire le produit d'un trio de scripteurs de revues humoristiques, attachés à créer des situations et à affiner des gags, sur un canevas (un duo de contraires jeté dans une fosse à conflits) qui n'a pas bougé d'un iota depuis le film original. Le mot d'ordre n'est donc plus "originalité", mais bien "reconnaissance" - un sentiment jugé plus rassurant quand on vise un public infantilisé et tenu pour acquis. Mesuré à cette ambition, le pari est relevé. Mesuré en termes de cinéma, ce produit de consommation rapide fait peur à voir. Exception faite d'une prise de vues aérienne gratuite (au moyen d'un drone), d'une poursuite et d'un travelling avant à la EVIL DEAD, le réalisateur exploite une grammaire étriquée et inexpressive, cruellement visible dans la scène de la fusillade, bouffone et dénuée de suspense. Dans un numéro qu'il pourrait jouer dans son sommeil tant il le maîtrise, Louis-José Houde domine la distribution.
Texte : Martin Bilodeau